SPI : Le chant des baleines en rut

« Allez, il est temps de rédiger mon rapport. Heureusement je me souviens absolument de tout et je pense porter en moi, je ne sais d'où cela vient, une solide connaissance de l'homme et de la vie qui, jusqu'à ce jour, m'a permis de passer pour un niais et de rester vivant. 

La jeunesse est dérision ? Alors déridons un peu... »

« Fouillez la vase pour provoquer l'eau trouble ! Relevez-vous nus, sales, démunis de tout, libres, désorientés, et perdez la tête ! Quand vous ne saurez plus où vous en êtes, vous saurez alors qui vous êtes, d'où vous venez, et où vous allez. » 
Jean-Michel Poisson alias Spi est bien connu des rockeurs de l’hexagone. De fait, ses nombreux groupes - OTH, Les Naufragés… - ont marqué au fer rouge la France du Rock. Chanteur, compositeur, l’homme, à travers ses expériences, a acquis une perception dont il délivre ici les visions. Pendant plus de trente ans, il a transcrit sa quête en poésie sauvage, à la fois romantique et bestiale. Du fun bien sûr, mais derrière le décor se cache une provocation à l’amour qui dépasse l’entendement.  
Les illustrations de Kristine Salgado, sa compagne, représentent exclusivement le corps, “le plus parfait instrument, et le plus tragique obstacle“. Des êtres qui s'érotisent tout entier par des formes mutantes évoquant plus ou moins le sexe. Des scènes où animaux, végétaux et humains se côtoient, ou plutôt, se mélangent. Un “cabinet des horreurs“ qui repousse en même temps qu'il fascine. 
Tous les deux, naviguent dans le même bateau depuis 1994, créant une œuvre pareille à nulle autre : intime et débridée.